(R)évolution Intérieure
Contexte mondial anxiogène
Deux ans de gestion incohérente par la plupart de ceux qui sont en charge de nos institutions, ont mis à mal notre capacité à garder cet équilibre intérieur indispensable que chaque être recherche inconsciemment.
Ce chaos a mis en lumière des peurs qui, il y a encore peu de temps, se trouvaient profondément enfouies en chacun de nous, parfaitement à l’abri du regard des autres (et, peut-être, du nôtre).
Ces peurs, voire même, ces terreurs (maladie, souffrance, folie, misère, guerre, mort, ...) sont communes à l’ensemble de l’humanité et font malheureusement partie intégrante de nos sociétés.
Nous sommes donc tous concernés.
Or, dans un monde où les modèles de réussites sont à des années lumières de nos ressentis, nous n’avons pas forcément appris comment faire face au tumulte de nos émotions.
C’est pourquoi, il est souvent difficile de gérer les émotions associées à ces peurs (sidération, déni, colère, ressentiment, tristesse, abattement, ...)
Toutes ces émotions qui se manifestent en nous, créent un conflit intérieur qui peut donner envie de se révolter, ceci, malgré les risques qu’engendre toute révolte.
Pour transformer positivement cette énergie (émotions) cela nécessite de se mettre individuellement en mouvement afin de «rêver sa propre évolution», de faire son propre chemin intérieur... autrement dit de réaliser une (r)évolution intérieure !
Dans le monde actuel où le chaos extérieur entre en résonance avec nos chaos intérieurs, il est indispensable de quitter l’injonction de faire et d’avoir pour se centrer sur l’ÊTRE !
Mais en fait, de quoi s’agit-il ?
Cette recherche d’équilibre intérieur est synonyme de recherche de SENS ou de cohérence car l’être humain a un fort besoin de cohérence.
Lorsque qu'un être humain se retrouve face à un contexte incohérent sur lequel il ne peut agir, cela va engendrer en lui de l’insécurité.
Ce sentiment d’insécurité intérieure peut s’apparenter à la folie, ce, d’autant plus si ce contexte incohérent perdure.
Or, aujourd’hui, force est de constater que nous sommes régulièrement témoins du non-sens de beaucoup de situations que l’on peut qualifier d’ubuesques.
Je ne crois pas nécessaire d’apporter plus de précisions et je vous laisse vous référer à bon nombre de situations incohérentes provoquées, notamment, par la gestion de la crise sanitaire et géopolitique mondiale.
D’un point de vue alchimique, notre monde vit son « œuvre au noir » ou « nigredo », c’est-à-dire la rencontre avec son ombre.
L’œuvre au noir est un processus qui cherche à dissoudre l’ombre en la mettant en lumière, autrement dit symboliquement, de transformer le plomb (l’ombre) en or (lumière).
Le chaos ambiant actuel en est l’expression et, de manière fractale, chaque individu est confronté à cela.
Le terme alchimique semble issu d’un autre temps et pourtant, dans notre réalité, l’alchimie pourrait être définie comme étant l’art d’observer notre environnement (extérieur) afin de comprendre les lois subtiles qui le régissent.
Cette compréhension permet d’apporter les correctifs nécessaires afin d’éviter ou de minimiser l’impact (intérieur).
Chaos (émotionnels) intérieurs
Lorsque la peur s’installe, le rationnel disparaît pour laisser place à l’irrationnel.
Dans ce cas, la plupart des humains ont tendance à réagir en décidant de « FAIRE quelque chose » pour que cette peur (consciente ou inconsciente) disparaisse.
Quelle que soit la solution mise en place pour modifier cet inconfort, nous pouvons souvent constater que cela n’agit pas sur la cause mais sur le symptôme, puisque la situation qui nous dérange va très certainement se reproduire à plus ou moins court terme.
En d’autres mots, nous sommes amenés à revivre ce type d’expérience autant de fois que nécessaire pour pouvoir trouver les clés afin de s’en libérer.
Par exemple...
Imaginons que j’occupe un emploi dans lequel j’ai « peur » de me positionner face à mon (ma) supérieur(e) hiérarchique et que c’est très inconfortable au quotidien car cela me demande des trésors d’ingéniosité pour éviter de me confronter à lui (elle).
Étant donné que je ne peux pas changer les comportements de ma hiérarchie, je serai donc tentée de m’éloigner du problème.
Dans ce cas de figure, mon réflexe serait de FAIRE en sorte de trouver un nouveau job pour m’éviter de me confronter à cette difficulté.
Or, en procédant de cette manière, le problème à la base (« peur » de me positionner face à ma hiérarchie) n’a pas été pris en compte et le risque que cette situation se représente plus ou moins rapidement reste entier, ceci même si j’ai changé de job car, dans cet exemple, j’ai agi sur les symptômes et non sur la cause.
Ou alors....
Une autre façon de prendre en compte cette situation serait de m’interroger sur ma « peur » de me positionner face à ma hiérarchie.
Cela revient à travailler sur l’ÊTRE et donc à effectuer un retournement intérieur afin de comprendre pourquoi je ressens cette « peur » de me positionner face à ma hiérarchie.
De cette manière, j’ai le pouvoir de changer les choses car j’agis sur moi-même et je n’attends plus que ce soient les autres acteurs de mon « drame personnel » qui changent.
C’est faire preuve de courage que de s’y confronter, toutefois, en allant à la rencontre de cette « peur » je deviens acteur/actrice de mon changement et je peux l’accueillir, la traverser en conscience, ainsi lui permettre de perdre de son intensité afin de m’en libérer.
Dans ce cas, même si j’ai choisi de changer de job, je ne rencontrerai plus cette situation (« peur » de me positionner face à ma hiérarchie) car je me serai libérée de cette peur.
En conséquence, dans ce cas je retrouve ma liberté intérieure, c’est à dire ma souveraineté en n’étant plus sous je joug de cette peur. C’est donc une voie de guérison.
Cette analyse peut s’appliquer - au-delà de l’exemple que je viens d’exposer - à tous les cas de figures anxiogènes et il y en a beaucoup en ce moment !
Transformer nos chaos intérieurs en forces
Tout se passe comme si une force extérieure (les évènements) nous poussait à regarder (prendre conscience) ce qui s’exprime depuis notre intériorité (nos ressentis).
Aujourd’hui cela touche tout le monde car la situation mondiale nous contraint plus que jamais à rechercher le maintien de cet équilibre intérieur afin de faire face à la pression extérieure.
C’est réellement un exercice d’équilibriste et il devient de plus en plus compliqué de maintenir cet équilibre intérieur au fur et à mesure que les événements mondiaux s’accélèrent et mettent en lumière l’incohérence, l’absurdité et de ce fait, l’impuissance que chacun peut ressentir ainsi que la violence qui en est associée.
Pour celui (ou celle) qui choisit de « FAIRE des choses pour se sentir mieux » et qui n’a donc pas le réflexe d’effectuer ce retournement intérieur, ce déséquilibre se traduira probablement en violence dirigée contre les autres (l’extérieur) ou contre lui-même/elle-même (l’intérieur).
Chaque événement impactera plus ou moins fort l’intégrité de l’individu jusqu’au point de rupture (burn-out, maladie, ...)
En revanche, chez une personne qui a fait le choix de se centrer sur son ETRE, ce déséquilibre va créer un inconfort passager.
La solution est en nous
Alors comment faire pour ETRE plus serein dans ce contexte ?!
Marc Aurèle nous apporte un début de réponse...
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre ».
Marc Aurèle (empereur romain du 2ème siècle)
En conséquence, JE ne peux pas changer les AUTRES (et donc par extension la situation mondiale), c’est pourquoi il est nécessaire que J’ACCEPTE mes limites dans cette équation. Toutefois, accepter ne veut pas dire être d’accord !
En revanche, JE suis en mesure de « changer ce qui peut l’être » en effectuant ce RETOURNEMENT INTÉRIEUR afin d’aller à la rencontre de mes ressentis et leur permettre de s’exprimer ce qui va à terme m’apaiser.
Combien de fois avons-nous accusé l’extérieur (comprenez : les autres, les situations...) de nous mettre en colère ?
Sans crier gare, une émotion se manifeste et il est très difficile de la faire taire... Et puisqu’il ne nous est pas possible d’agir sur l’extérieur, nous nous sentons impuissants à soigner ces blessures à l’origine de notre émotion.
C’est lorsque nous cessons de penser que la source de toutes nos souffrances est à l’extérieur de nous-même que nous sommes en mesure de comprendre, qu’en réalité, les éléments extérieurs ne sont que les révélateurs (déclencheurs) de ces émotions qui demandent à s’exprimer.
Cette compréhension est fondamentale et dès lors que nous avons compris notre responsabilité dans ce mécanisme de fonctionnement, il nous est possible regarder quels sont les espaces (blessures) en nous qui sont touchés et qui, de ce fait, demandent à être écoutés.
En d’autres termes, « l’autre » nous permet de voir ce qui demande à être guéri en nous.
Les blessures sont des failles qui permettent à la lumière d’entrer en nous.
Oser demander de l’aide, être accompagné
La prise de conscience est la première étape du changement.
Ce n’est que le début du processus pour apprendre à se connaître et ainsi comprendre comment transformer ses peurs en forces.
Bien souvent, on commence à parcourir ce chemin seul(e) mais tôt ou tard, on va être amené à se confronter à ses propres limites, ce qui est parfaitement normal.
De plus, lorsque l’on expérimente la traversée de ses peurs, il est indispensable de se sentir en parfaite sécurité dans la relation pour pouvoir les aborder.
Et ce n’est pas forcément possible (ni souhaitable) avec notre entourage personnel (malgré ses meilleures intentions).
C’est à ce moment-là qu’un accompagnement professionnel permet de dépasser ses propres limites et d’apporter des réponses.
L’individu, en quête de sens, trouvera le chemin afin d’être acteur de son propre changement en transcendant ses peurs, ceci, dans un cadre bienveillant et sécurisant.
C’est à travers ce processus que l’individu retrouve sa liberté intérieure, c’est à dire sa souveraineté.
Transformer nos chaos intérieurs en paix intérieure
Encore une fois, je fais une analogie avec le contexte global.... Plutôt que d’entrer en guerre avec l’extérieur, j’ai le pouvoir d’effectuer une (r)évolution intérieure ce qui me permet de mettre en œuvre mon évolution intérieure.
Cela revient à faire la paix à l’intérieur de soi afin d’être en paix avec le reste du monde. En définitive, c’est le meilleur moyen de faire sa part, d’apporter sa contribution à un monde meilleur.